Ce qu’il faut savoir avant d’acheter un condo

Généralement moins cher qu’une maison individuelle, un condo peut aussi s’avérer un placement immobilier intéressant. Cela dit, des vérifications s’imposent par rapport à la réglementation, ainsi qu’à la santé financière et structurelle de l’immeuble. Il faut en plus être prêt à vivre et à décider en collectivité.

Selon Mikael Lacroix, courtier immobilier résidentiel et commercial pour le Groupe Sutton-Immobilier Estrie, affilié à Barnes International, l’aspect le plus important à prendre en considération avant d’acheter un condo existant est de savoir qu’être propriétaire dans une copropriété implique un partage avec d’autres propriétaires. « Quand on achète un condo, on est chez soi, mais pas chez soi. Si on en est conscient et à l’aise avec ça, on peut y trouver des avantages », remarque le courtier, en nommant les corvées d’entretien extérieures dont on n’a plus à s’occuper puisqu’elles sont prises en charge par une entreprise.

Un condo, trois parties

Une copropriété se divise en trois parties :

– la partie privative, qui est souvent l’unité intérieure personnelle ;

– les parties communes, comme le terrain à l’extérieur, le vestibule d’entrée que se partagent les copropriétaires ;

– les parties communes à usage restreint, telles que les balcons ou les places de stationnement. Chaque propriétaire profite seul de son espace, mais il doit se soumettre aux règlements de l’immeuble. Par exemple, il peut être interdit d’avoir un barbecue sur son balcon ou de laver son véhicule à sa place de stationnement.

Bien lire les règlements de l’immeuble

Il est essentiel de prendre connaissance de la déclaration de copropriété dans laquelle on va retrouver les règlements de l’immeuble avant de signer une offre d’achat. Certains pourraient ne pas vous convenir, comme le fait que les chiens ne sont pas acceptés, que la location à court terme est interdite, que les vélos doivent impérativement être rangés dans un local, etc.

Vérifier la santé financière de la copropriété

Autre aspect fondamental : vérifier la santé financière de la copropriété. « C’est souvent une condition dans la promesse d’achat et il y a toujours un endroit prévu pour que l’acheteur puisse prendre connaissance de tous les documents de la copropriété », souligne Mikael Lacroix.

Pensez aussi à demander les états financiers et les procès-verbaux, ce qu’il y a dans le fonds de prévoyance et s’il y a suffisamment d’argent prévu en cas de travaux majeurs à réaliser prochainement. « C’est important, car la copropriété aurait pu voter que chaque copropriétaire sorte 3000 $ de ses poches pour payer les rénovations sans prendre l’argent du fonds de prévoyance », dit Mikael Lacroix.

« En devenant nouveau copropriétaire, vous seriez obligé de payer ces 3000 $ puisque le vote est antérieur à votre arrivée », ajoute-t-il.

Pour avoir une idée claire sur l’immeuble, y compris ses états financiers et son administration, les courtiers immobiliers demandent à un représentant dûment autorisé du syndicat de copropriété de remplir un formulaire de demande de renseignements auprès du syndicat des copropriétaires (DRCOP) chaque fois qu’ils font une promesse d’achat. Cette démarche nécessaire pour protéger le nouvel acquéreur d’une copropriété a récemment été appuyée par le gouvernement du Québec, qui a voté deux nouvelles lois.

Deux nouvelles lois bienvenues

Le projet de loi 16 introduit par Québec modifie les règles en matière de copropriété dans le but de mieux protéger les consommateurs.

« Il y a deux articles importants qui sont une révolution légale en copropriété parce qu’ils ont été adoptés par l’Assemblée nationale et vont permettre aux acheteurs d’obtenir de l’information utile en amont de la transaction », souligne Yves Joli-Cœur, président du Regroupement des gestionnaires et copropriétaires du Québec (RGCQ) et instigateur du site de vulgarisation sur la copropriété condolegal.com.

 

Source de l’article : La Presse

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